• La rubrique "oeuvres peintes du 17e siècle" fait son apparition avec l'ajout prochainement de l'analyse de deux oeuvres d'artistes emblématiques de la période :

    L'enlévement des filles de Leucippe de Rubens

    et

    Les Ménines de Vélasquez


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  • 447px-La_Vierge,_l'Enfant_Jésus_et_sainte_Anne,_by_Leonardo_da_Vinci,_from_C2RMF_retouched

    "Chef-d’œuvre de Léonard de Vinci restauré avec le concours du Centre de recherche et de restauration des musées de France, la Vierge à l’Enfant avec sainte Anne est au cœur d’une exposition exceptionnelle rassemblant pour la première fois l’ensemble des documents liés à ce panneau (...)" >>> www.louvre.fr/
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    La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, aussi appelée La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, est un tableau de Léonard de Vinci, une peinture à l’huile sur panneau de peuplier qui est conservée et exposée au musée du Louvre à Paris. Le début de la conception du tableau remonterait à 1501, Léonard de Vinci ne cessa ensuite de perfectionner cette composition ambitieuse, qu’il laissa inachevée à sa mort en 1519.
    Œuvre célèbre de Léonard de Vinci (1452-1519) exprimant la parenté divine de Sainte Anne, de sa fille, la Vierge et du Christ, ce tableau est le fruit d’une composition complexe.
    Installé à Milan puis à Mantoue, il fait de nombreuses recherches sur cette Sainte et nous possédons encore aujourd’hui plusieurs études préparatoires dont un carton conservé à Londres.

    Une grande préparation et histoire de l'oeuvre
    Un premier dessin représente la « sainte Anne trinitaire  », avec, en plus, Saint Jean-Baptiste enfant au côté de Jésus. Un deuxième dessin, perdu, date de 1501, a été décrit par l'un des disciples de Léonard. Il existe, au total, une quinzaine de dessins connus, préparatoires sur les têtes des personnages. Il existe également plusieurs copies contemporaines du tableau, faite par son atelier et permettant ainsi de voir l'évolution de ce dernier.
    Léonard rejoint la cour de François Ier en apportant avec lui quelques chefs-d’œuvre peints durant ses années d’errance, comme ce tableau, la Joconde et le saint Jean-Baptiste. Cette œuvre a été acquise par François Ier à la mort de l’artiste en 1519.
    Le thème est celui de la « Sainte Anne trinitaire ». D'après la tradition, Sainte Anne meurt avant la naissance de Jésus et le thème est donc plus symbolique, réunion de trois générations.
    L'agneau présent dans la scène symbolise le sacrifice. Les premières esquisses de l'œuvre montrent Sainte Anne tentant de retenir le geste de la Vierge vis-à-vis de son fils. Le tableau terminée montre, au contraire, une attitude retenue de Sainte, acceptant symboliquement le destin de son petit-fils.

    Composition du tableau
    Le dessin est aussi détaillé que la couche de peinture est mince. Ce tableau souvent restauré se compose de deux zones chromatiques emboîtées, l’une aux couleurs chaudes : la robe de la Vierge, le sol comme l’environnement naturel immédiat, l’autre de couleurs froides, le ciel, la montagne, les eaux et le manteau de la Vierge.
    Un groupe de quatre personnages grandeur nature forment une pyramide  : au centre, la Vierge assise sur les genoux de sainte Anne, sa mère. À ses pieds, sur la droite en bas du groupe, l’Enfant Jésus qui enlace et enjambe un agneau sacré.
    Les têtes des quatre personnages sont alignées en une diagonale tombant vers la droite. Leurs pieds sont dans l'eau, évoquant peut-être le baptême.
    Si sainte Anne est statique et campée sur ses jambes, un bras en appui sur la hanche, Marie adopte une pose plus dynamique, tendue vers Jésus l’enlaçant de ses bras.
    Les deux femmes regardent l’enfant, déplaçant l’attention du centre vers la droite de la composition. Les motifs se répondent : les boucles de l’enfant font écho à celles de l’Agneau et de la Vierge, les stratifications des vêtements évoquent celles des montagnes et des roches.
    L'œuvre comporte de très nombreuses couches de glacis. Les coups de pinceaux sont quasi invisibles, peut-être fondues par le doigt de l'artiste, comme l'atteste la présence de traces digitales.

    Conclusion
    Les sourires si tendres, typiques du peintre, font penser notamment à celui de la Joconde. Ils s’inscrivent avec les yeux de Sainte-Anne dans un cercle parfait. Nous sommes ici devant un idéal de la beauté platonicienne, jouant de la multiplication des correspondances.


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  • 6a00d8341c026953ef00e554b39db08833-300wi
    Emil Nolde, de son vrai nom Emil Hansen, est né en 1867 à Nolde (à la frontière germano-danoise). Il décède en 1956. Nolde est un peintre expressionniste allemand, il peint des compositions religieuses, des natures mortes et des paysages. La partie la plus connue de son œuvre reste ses tableaux de style expressionniste. Ses thématiques sont variées, allant du religieux aux paysages. Quelques thèmes sont plus développés, comme la danse ou les masques.

    _Une oeuvre issue d'une série_
    Tout d'abord on peut constater à la fin du XIXe et début XXe siècle, un intérêt pour les arts extra-européens qui s'oppose aux artistes préférant le retour à l’antiquité. En effet, Emil Nolde est plusieurs autres artistes portent une importance particulière aux arts dit primitifs. Cet attrait fait suite un à courant de curiosité envers les objets ramenés des diverses colonies. Les artistes modernes cherchent alors dans l'art extra-européen un certain renouvellement des formes, visant un impact plus profond auprès des spectateurs.
    On ne peut donc pas ôter le coté plutôt primitif, ou du moins d'inspirations venues d'ailleurs dans Soleil des Tropiques.

    _La représentation d'un paysage apprécié_
    On remarque que les couleurs organisent la toile. En effet, on peut remarquer que le ciel et l'eau se partage équitablement la surface du tableau. Ainsi la séparation entre le domaine terrestre (ou plutôt maritime) et le domaine céleste se situe sur l'axe horizontal.
    Les différentes couleurs sont disposées de manière très organisé. On voit par exemple l'orange du ciel se refléter dans l'eau de la partie inférieure. De plus, les vagues représentées au premier plan font échos au petit aplat blanc de l'arrière plan, qui représenterait des nuages. Quant à la zone plus sombre présente dans le ciel, elle rappelle la couleur de l'eau qui est elle aussi sombre.
    On peut donc dire qu'une certaine graduation des tons est présente dans l'œuvre. Celle-ci permet une « explosion » colorée dans la représentation du ciel et du soleil, qui sont le point majeur de la toile. Cette manière d'agencer les couleurs, qui construisent la toile, réfère au fauvisme, qui en 1906 apparaît en Allemagne comme une révélation.
    La couleur orange est la plus importante dans l'œuvre. Elle prend le pas sur toutes les autres couleurs en étant la plus présente. Le soleil, est représenté dans un orangé plus sombre que le ciel. Il s'agit du sujet du tableau si l'on en croit son titre, ce n'est alors pas en le faisant ressortir du fond que l'artiste lui confère sa place principal, mais au contraire en l'intégrant au paysage. Ainsi, le soleil, en lui même n'est pas véritablement le sujet, il s'agit plutôt de l'ambiance provoquée par celui-ci et du voile coloré qu'il confère au paysage.
    Pour cette œuvre, Nolde emploie des couleurs pures pour leur qualité expressive. Cette manière d'utiliser la couleur n'est pas sans rappeler le groupe artistique Die Brücke.

    _Technique et touche particulières_
    Il a lui même dit, à propos du but de son travail : « La fidélité et la précision dans la reproduction de la nature ne font pas une œuvre. Une figure semblable à s'y méprendre à son modèle n'inspire que du dégoût. Éprouver la nature en y insufflant sa propre âme, son esprit, transforme à l'inverse le travail du peintre en art. » Nolde.
    Dans cette phrase, Nolde nous explique que la copie conforme d'un sujet représenté n'est pas, en soi, une œuvre d'art. Il explique que le but premier d'un artiste comme lui n'est pas de montrer quelque chose d'une très grande précision car pourquoi représenter la réalité, puisqu'elle existe et que l'on peut la constater par nous même. C'est en ressentant les choses, soit la nature, en représentant ce que l'on ressent, qu'une œuvre prendra son sens. Les sentiments que tel ou tel sujet nous transmet est alors le principal but d'une œuvre, au delà de son sujet. Ainsi, Nolde pense que le travail d'un vrai peintre est de rendre compte de l'impression et des sentiments que nous transpose un paysage et non pas de le représenter tel qu'il est réellement.
    Dans soleil des tropiques, nous pouvons constater que les touches sont très visibles. Pour la représentation de la mer, cette touche permet à l'artiste de montrer le mouvement de l'eau. Dans les vagues du premier plan, le geste de Nolde est perceptible est permet de montrer la force des vagues. On remarque alors des grands coups de pinceau dans l'eau, ceux-ci permettent de montrer les éléments du ciel se reflétant dans la mer (comme le soleil). C'est alors la succession des touches qui met en place le reflet.
    Mais c'est dans la manière de peindre le ciel que la touche est la plus importante. Elle est d'autant plus visible dans la « tache » bordeaux présente à droite. Cette touche se présente comme de grands aplats, chaque coup de pinceau est visible. La touche de l'artiste est ici épaisse et posée sur la toile de manière rapide.

    _Conclusion_
    Emil Nolde est quasiment inconnu en France, il représente pourtant un artiste majeur de l’Expressionnisme allemand, mouvement artistique qui a marqué le début du XXe siècle par son intensité émotionnelle.
    L'œuvre de Nolde est remarquable par les extraordinaires accords colorés et le trait sans concessions qu'il met en place. L’être humain est au centre de ses préoccupations, magistralement restitué dans les portraits, les maternités, les couples. Pourtant ses paysages et ses natures mortes sont autant de songes colorés, où la contemplation de la vie ordinaire, de la nature, est transfigurée par l’audace de la palette.
    Très marqué par son voyage dans les îles du Pacifique en 1913, Nolde est également l'auteur d'un univers chatoyant, où animaux fabuleux et danseuses se côtoient, parfois dans un style teinté d'art primitif.


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  • Seurat, Le chahut 1889f

    Georges Seurat est né et mort à Paris (1859-1891). Les autres œuvres principales de Seurat sont : les Poseuses (1887); le Chahut (1890); le Cirque (1891) et plusieurs paysages décrivant avec sérénité les bords de la Manche et de la Seine.
    En 1890, Seurat trouve un nouveau thème qu’il exploite alors dans le Chahut. Il s’agit de la représentation de la danse à scandale des cafés-concerts, qui deviendra par la suite le "French-Cancan". Il prend alors pour cadre le spectacle donné au "Divan Japonais". C’est là que la danse endiablée de jeunes femmes attirent de nombreux spectateurs. Dans son œuvre, Seurat cherche à rendre compte du mouvement et de la gaieté, par un ensemble de lignes montantes, des couleurs chaudes, ainsi que par la caricature des personnages. En parlant de ce tableau, Seurat a écrit : « la gaieté de ton, c'est la dominante chaude des couleurs, les lignes montantes. Le calme, c'est l'égalité entre le sombre et le clair, les lignes horizontales. La tristesse de ton, c'est la dominante sombre des couleurs, les lignes descendantes ». Ce tableau sera rejeté par la critique qui lui reproche son côté décoratif, abstrait, et obscène.

    ...Construction de l'oeuvre...
    Le chahut est construit à partir d’éléments relevés « sur le motif » à l’époque où Seurat fréquente le Paris nocturne. Il s’agit d’un thème que Seurat a laissé mûrir pendant plusieurs années avant de se mettre au travail.
    Nous avons devant nous un mélange de détails minutieusement observés, et plusieurs agrégats de formes emblématiques. C’est alors que Seurat a observé au plus près certains accessoires de la modernité, comme les luminaires situés sur la gauche, la jaquette du contrebassiste ou encore la canne du spectateur en bas à droite. Le cadre entourant le tableau et peint de la même manière que le reste de la toile, nous invite à « ouvrir une porte » dans le monde de la nuit. Ce cadre a une forme particulière, comme l’ouverture d’une scène. Il pourrait correspondre à l’aspect formel de rideaux, encadrant le spectacle. Par le sujet du tableau, l’artiste nous dévoile une scène commune chaque soir et qui est connu de tous à Paris : une danse populaire et très appréciée de l’époque.
    Dans cette  œuvre, on retrouve des références aux autres toiles de l’artiste, comme par exemple la forme du contrebassiste avec sa partition que l’on peut retrouver dans La chanteuse au café-concert. Seurat a donc beaucoup observé et de ce fait fréquenté les cafés-concerts de l’époque pour s’en inspirer dans ses tableaux.
    Les personnages que l’on trouve dans l’œuvre sont simplifiés (et quasiment caricaturés), mais possède tout de même les caractéristiques propres à leur fonction. On retrouve alors des sujets simplifiés grâce à la géométrisation de l’espace et des corps. Seules les robes nous présentent des arabesques, contrastant avec l’aspect géométrique de l’ensemble. Mais les formes géométriques servent à rendre compte de l’instantané avec une déformation volontaire pour les positions et les visages.
    Ainsi, Seurat met en place un ensemble de signes assez primitifs pour indiquer l’humeur ou l’état d’esprit de ses personnages.
    L’Œuvre est truffée de références : par exemple, il existe une relation entre les pans de la jaquette du danseur et les « rubans » qui  flottent sur les épaules des danseuses, ou encore entre les moustaches de l’un et la lèvre de l’autre, et aussi entre les nœuds des chaussures des danseuses et la moustache du chef d’orchestre ainsi qu’avec les luminaires de gauche.
    Nous pouvons aussi remarquer que même la doublure blanche du chapeau du danseur joue un rôle dans l’articulation de la composition. On peut alors constater que la couleur des cheveux du chef d’orchestre et du contrebassiste est assortie à la couleur de leurs jaquettes.

    ...Une démarche nouvelle...
    L’artiste fait preuve d’une démarche tout à fait singulière. Fondée sur le pointillisme (plus exactement sur le divisionnisme) et liée à l’impressionnisme, la technique de Seurat fait en même temps valoir un style personnel. Considérée comme sa seule relation au néo-impressionnisme, son œuvre serait coupée de l’ambiguïté formelle qui la fonde et dont elle tire peut-être l’essentiel de son pouvoir de fascination.
    Ce tableau fait alors preuve d’une maitrise et d’une technique complexes. En réalité, le peintre souhaitait obtenir une réponse scientifique au problème de la couleur, qu’il obtint grâce aux ouvrages de théoriciens comme E. Chevreul.

    ...Une oeuvre de rupture...
    L’Œuvre que nous présentons est alors en rupture avec l’art de l’époque mais il serait une sorte de charnière, annonçant les mouvements à venir. C’est ainsi que Seurat emploie un concept novateur dans l’utilisation de la couleur. Dans Le Chahut, la facture très libre est visible par l’abondance des touches qu’utilisent l’artiste. Mais l’œuvre finale que présente Seurat dispose de touches plus fines et plus rapprochées par rapport aux nombreuses études pour le tableau. Dans ceux-ci les « coups de pinceau » sont plus épais et sont plus éloignés les uns des autres. Pour la toile définitive, les couleurs sont toujours appliquées par touches successives, s’associant pour créer une teinte. Mais elles sont si minutieusement disposées qu’elles s’effacent au profit du sujet. De plus, l’artiste emploie une quantité de « traits » plus ou moins compacte, créant ainsi des variations de luminosité et de ton.

    ...fin...
    Pour conclure, Georges Seurat a dit : « L’art c’est l’harmonie. L’harmonie, c’est l’analogie des contraires (contrastes), l’analogie des semblables (dégradés) de tons, de teintes et de lignes. Le ton, c’est-à-dire le clair et le sombre. La teinte, c’est-à-dire le rouge et sa complémentaire, l’orange et le bleu, le jaune et le violet. La ligne, c’est-à-dire les directions sur l’horizontale. »
    L’artiste a alors réalisé un véritable coup de maitre en alliant avec grâce les principes et les théories de Charles Henry, et les recherches d’E. Chevreul aux sujets et à l’approche stylistique de Chéret.
    Il atteint par là l’apogée de son art, avec un tableau où il représente une scène de la vie nocturne de Paris en nous laissant pénétrer dans sa propre vision, comme par une fenêtre intime. Ce tableau est alors novateur pour l’époque, et annonce déjà les mouvements à venir dans l’art. Ses nombreuses recherches l’ont conduit à un art presque parfait dans la liaison entre peinture et science.

     


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  • gogh-21Van_Gogh-lanuitetoileeRF_1975_19_edited

    Il faut tout d’abord savoir qu’un des points importants de la vie et de l’œuvre de Vincent Van Gogh est qu’il était presque totalement inconnu de son vivant. Cette non reconnaissance de son travail est aujourd’hui attribuée à l’incompréhension que recevait son art au XIXe siècle.
    Pourtant il est connu dans notre société actuelle comme l’un des plus grands peintres que l’histoire a pu apprécier.
    Vincent Van Gogh est né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, en Hollande. Vincent Van Gogh est aujourd’hui connu de tous, malgré une grave maladie, l’artiste ne s’est pratiquement jamais arrêté de peindre. Son œuvre a ensuite était utilisée comme source d’inspiration pour le fauvisme et l’expressionnisme.
    Au départ cette Nuit Étoilée servait d’étude pour Vincent Van Gogh. Il s’agit d’une œuvre nocturne peinte par l'artiste, sur le motif. Il y emploie des couleurs pures et éclatantes, le bleu y tient une grande dominante, ainsi que le jaune.
    On voit dans cette toile une nuit parsemée d’étoiles, au dessus d’un cours d'eau, le Rhône. Au premier plan se trouve un couple de paysans ainsi que 3 embarcations accostées à la rive. Tandis que dans le fond du tableau la ville de Arles se dévoile. Sur le Rhône, on peut voir se refléter les lumières de la ville ainsi que la douce lueur des étoiles.
    Malgré une faible intensité lumineuse on peut dire qu’il émane du tableau une sensation de lumière calme et apaisante.

    Importance des détails
    La Nuit étoilée sur le Rhône de Vincent Van Gogh représente un paysage nocturne. Ce paysage est alors retranscrit d’une manière réaliste de la part de l’artiste.
    Vincent Van Gogh était fasciné et passionné par les cycles de la nature ainsi que par l’existence humaine. Comme il le dit lui-même dans cette phrase qui résume sa passion : « Souvent il me semble que la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour ».
    On sait aussi que Vincent Van Gogh se consacrait avec passion à l’astrologie et à l’astronomie. Cette passion est visible dans la réalité dont fait preuve l’artiste pour représenter le ciel étoilé dans ses toiles. Dans cette œuvre, on peut alors penser que l’artiste cherchait à lire sa destinée ainsi que du réconfort dans les astres.
    Aussi les nombreuses lectures et connaissances que possédaient Vincent Van Gogh sont perceptibles dans l’association poétique de la tombée du jour avec les temps modernes et la nature, ce qui témoigne de l’influence littéraire qui inspirait l’artiste.
    En utilisant une touche pâteuse, rythmique et construite dans cette œuvre, Van Gogh montre qu’il appréciait aussi les paysages modernes des impressionnistes avec leurs touches rapides et spontanées.
    L’action de peindre de jour, avec une quantité considérable de lumière n’impose pas les mêmes contraintes que pour peindre de nuit (où la luminosité est beaucoup plus faible). Pour trouver les couleurs adéquates, pour évoquer l’ambiance nocturne, les artistes font face à une difficulté nouvelle.
    C’est pourquoi la nuit de l’œuvre de Vincent Van Gogh n’est surement pas aussi bleue que l’artiste ne la représente.
    Nous pouvons alors dire que Van Gogh, avec la Nuit étoilée sur le Rhône, atteint un haut niveau de perfection dans la représentation du ciel nocturne.
    Dans ce tableau, l’ambiance poétique est très présente. La vision même d’une nuit étoilée est une référence en matière d’ambiance lyrique. Cette inspiration poétique caractérisée par le ciel et alors renforcée par la couple d’amoureux présent au premier plan. Les amoureux qui se baladent sont un thème qui revient souvent chez Vincent Van Gogh.
    La réfection de chaque étoile et de chaque lueur de la ville sur le Rhône provoque une image magnifique et nous montre un paysage merveilleux et enchanteur, comme peuvent le montrer d’autres œuvres plus classiques et traditionnelles.

    Dimension poétique
    Après les nombreuses études sur la vie et l’œuvre de Vincent Van Gogh, nous sommes en mesure de dire que l’artiste avait un véritable besoin de peindre, comme source de guérison. Ainsi Van Gogh pouvait sentir les puissantes forces de la nature, qui lui confèrent un sentiment d’éternité et qui apporte aux hommes une consolation par rapport à la réalité quotidienne. C’est pourquoi de nombreuses de ses toiles représentaient des paysages, des marines ou encore la labeur de la vie paysanne.
    C’est en réalisant ses œuvres que Vincent Van Gogh s’échappe de son quotidien, et c’est ce qu’il lui permet de lutter contre la maladie. En effet les paysages qu’il peint lui apporte la paix, le réconfort et surtout l’espoir d’un futur meilleur.
    Cette œuvre nocturne qu’il peint ici vient donc d’une volonté de quitter son quotidien, il souhaite ainsi s’enfuir vers les étoiles qui occupent presque la moitié de la toile, elles paraissent présentement calmes et reposantes.
    L’artiste a exprimé très tôt un désir de peindre un ciel étoilé. Cette envie est manifestée dans les lettres que Van Gogh adresse à son frère Théo et à un ami dès 1888. Dans cette correspondance, la nuit est qualifiée de catalyseur de réflexions philosophiques, religieuses et poétiques par Vincent Van Gogh.
    Dans cette nuit étoilée de Vincent Van Gogh, l’artiste associe le ciel à l’infini, mais aussi à la convivialité et à l’espoir. Ce tableau serait alors une interrogation sur l’avenir mais aussi sur « le modèle utopique du salut de l’humanité ».

    De l'imaginaire au réel
    La couleur bleue dispose d’une importance particulière. Ainsi elle est la teinte qui domine dans l’œuvre et qui sert à rendre compte la nuit. La difficulté de retranscrire l’obscurité provient du manque de luminosité ambiante. De ce fait, la nuit que nous montre Vincent Van Gogh n’est surement pas du même bleu qu’il ne la représente. L’utilisation du  bleu est aussi très intelligente de la part de l’artiste, pour une raison simple : cette teinte ne perd jamais d’intensité, qu’elle soit appliquée claire ou foncée. L’emploie de cette couleur est donc une solution audacieuse que choisit Van Gogh. Pour retranscrire une ambiance nocturne, l’artiste devait faire face à des problèmes concrets, c’est pourquoi, afin de nous montrer les détails de son œuvre, les contrastes sont accentués. Il utilise alors une palette extravagante pour lui permettre de représenter une scène plus détaillée.
    Les gammes chromatiques employées, et la palette singulière permettent alors de rendre compte plus en détail des contrastes et permet de mieux apercevoir les pourtours des différents éléments de la composition.
    Dans ce tableau, Van Gogh arrive à nous montrer de nombreux détails grâce à l’emploi de couleurs exagérées par rapport à la vérité. C’est donc avec l’utilisation de contrastes accentués et des couleurs qui ne se rapporte pas réellement à la réalité que Vincent Van Gogh arrive à nous montrer la beauté de cette nuit étoilée.
    Les couleurs jouent un rôle important dans la composition, même si le jaune et le bleu dominent l’œuvre.

    Conclusion
    Nous pouvons donc dire que Vincent Van Gogh, à travers une représentation personnelle et qui lui est propre, cherche à trouver la manière appropriée pour retranscrire les émotions que lui inspire la nature, en nous présentant toute la spiritualité qui en émane.
    Il donne ainsi une ambiance poétique à la nuit étoilée, qui lui sert pour se distancer de la vie quotidienne et donner à la réalité un charme particulier.
    C’est donc ce coté lyrique que possède la nuit qui permet à l’artiste de s’échapper quelque peu de sa maladie. La nuit, ainsi associée à l’infini et à l’espoir, est donc une échappatoire pour Van Gogh. C’est dans la précision qu’il accorde aux détails qu’il se rassure et lui donne de la sécurité.
    Ce tableau sert alors à poser une interrogation sur l’avenir, mais aussi sur le salut de l’humanité.
    Nous avons aussi vu que les couleurs légèrement fantaisistes servent au réalisme et donc à rendre compte d’une manière concrète la véritable Nuit étoilée.


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