• Des Glaneuses, Jean-François Millet (1857)

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    Des glaneuses est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1857. Le tableau est entré dans la collection du Louvre en 1890 grâce au don de Mme Pommery, et a été affecté au Musée d'Orsay en 1986.

    Un petit mot sur l'artiste...
    Jean-François Millet est un peintre français, il est né à Gréville (Manche) le 4 oct. 1814, et meurt à Barbizon (Seine-et-Marne) le 20 janv. 1875. Vers trente-cinq ans, Millet sentit se développer son amour des champs, et c'est à Barbizon, près de Fontainebleau qu'il alla étudier les paysans et la campagne.
    Il nous dit le recueillement des paysans aux premiers tintements de l'Angélus et peint avec sincérité des intérieurs, des batteuses de beurre, des femmes donnant à manger à leurs enfants ou bien vaquant aux soins du ménage.

    Description générale de l'oeuvre...
    Le peintre a représenté, dans Des Glaneuses, trois femmes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner pour manger, et illustre ainsi la misère de la population rurale.Les trois femmes figurent les trois gestes du glanage : se baisser, ramasser, se relever. Le travail de ses femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte), mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté (et une certaine fracture sociale) est accentué par l'apparente richesse de la récolte de blé en arrière plan. Millet représente dans le ciel une nuée d'oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliées.

    Le témoin d'une scène de vie...
    Fidèle à l'un de ses sujets favoris, la vie paysanne, Millet livre dans ce tableau le résultat de dix années de recherches autour du thème des glaneuses. Ces femmes incarnent le prolétariat rural. Elles sont autorisées à passer rapidement, avant le coucher du soleil, dans les champs moissonnés pour ramasser un à un les épis négligés. Le peintre en représente trois au premier plan, dos cassé, regard rivé au sol. Il juxtapose ainsi les trois phases du mouvement répétitif et éreintant qu'impose cette âpre besogne : se baisser, ramasser, se relever. Leur austérité s'oppose à l'abondance de la moisson au loin : meules, gerbes, charrette et la multitude de moissonneurs qui s'agitent. Ce foisonnement festif et lumineux paraît d'autant plus lointain que le changement d'échelle est abrupt. La lumière rasante du soleil couchant accentue les volumes du premier plan et donne aux glaneuses un aspect sculptural. Elle souligne vivement leurs mains, nuques, épaules et dos et avive les couleurs de leurs vêtements.
    Puis, Millet estompe les lointains pour produire une atmosphère dorée et poudreuse, accentuant l'impression bucolique de l'arrière-plan. Le personnage à cheval, isolé à droite est vraisemblablement un régisseur. Chargé de surveiller les travaux réalisés sur le domaine, il veille également à ce que les glaneuses respectent les règles liées à leur activité. Sa présence ajoute une distance sociale en rappelant l'existence des propriétaires dont il est l'émanation. Sans user d'anecdotes pittoresques, par des procédés plastiques simples et sobres, Millet confère à ces glaneuses, pauvres sans doute, mais pas moins dignes, une valeur d'emblème, dénuée de tout misérabilisme.

    Le mot de la fin...
    Jean-François Millet est donc un homme des champs que son art a rattrapé. Il utilise dans ce sens les modèles qu'il connait ou qu'il découvre dans une nature qui lui est chère. Des Glaneuses est donc un tableau témoin de son époque même si il ne peut se résumer qu'à ce titre.


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