• Seurat, Le chahut 1889f

    Georges Seurat est né et mort à Paris (1859-1891). Les autres œuvres principales de Seurat sont : les Poseuses (1887); le Chahut (1890); le Cirque (1891) et plusieurs paysages décrivant avec sérénité les bords de la Manche et de la Seine.
    En 1890, Seurat trouve un nouveau thème qu’il exploite alors dans le Chahut. Il s’agit de la représentation de la danse à scandale des cafés-concerts, qui deviendra par la suite le "French-Cancan". Il prend alors pour cadre le spectacle donné au "Divan Japonais". C’est là que la danse endiablée de jeunes femmes attirent de nombreux spectateurs. Dans son œuvre, Seurat cherche à rendre compte du mouvement et de la gaieté, par un ensemble de lignes montantes, des couleurs chaudes, ainsi que par la caricature des personnages. En parlant de ce tableau, Seurat a écrit : « la gaieté de ton, c'est la dominante chaude des couleurs, les lignes montantes. Le calme, c'est l'égalité entre le sombre et le clair, les lignes horizontales. La tristesse de ton, c'est la dominante sombre des couleurs, les lignes descendantes ». Ce tableau sera rejeté par la critique qui lui reproche son côté décoratif, abstrait, et obscène.

    ...Construction de l'oeuvre...
    Le chahut est construit à partir d’éléments relevés « sur le motif » à l’époque où Seurat fréquente le Paris nocturne. Il s’agit d’un thème que Seurat a laissé mûrir pendant plusieurs années avant de se mettre au travail.
    Nous avons devant nous un mélange de détails minutieusement observés, et plusieurs agrégats de formes emblématiques. C’est alors que Seurat a observé au plus près certains accessoires de la modernité, comme les luminaires situés sur la gauche, la jaquette du contrebassiste ou encore la canne du spectateur en bas à droite. Le cadre entourant le tableau et peint de la même manière que le reste de la toile, nous invite à « ouvrir une porte » dans le monde de la nuit. Ce cadre a une forme particulière, comme l’ouverture d’une scène. Il pourrait correspondre à l’aspect formel de rideaux, encadrant le spectacle. Par le sujet du tableau, l’artiste nous dévoile une scène commune chaque soir et qui est connu de tous à Paris : une danse populaire et très appréciée de l’époque.
    Dans cette  œuvre, on retrouve des références aux autres toiles de l’artiste, comme par exemple la forme du contrebassiste avec sa partition que l’on peut retrouver dans La chanteuse au café-concert. Seurat a donc beaucoup observé et de ce fait fréquenté les cafés-concerts de l’époque pour s’en inspirer dans ses tableaux.
    Les personnages que l’on trouve dans l’œuvre sont simplifiés (et quasiment caricaturés), mais possède tout de même les caractéristiques propres à leur fonction. On retrouve alors des sujets simplifiés grâce à la géométrisation de l’espace et des corps. Seules les robes nous présentent des arabesques, contrastant avec l’aspect géométrique de l’ensemble. Mais les formes géométriques servent à rendre compte de l’instantané avec une déformation volontaire pour les positions et les visages.
    Ainsi, Seurat met en place un ensemble de signes assez primitifs pour indiquer l’humeur ou l’état d’esprit de ses personnages.
    L’Œuvre est truffée de références : par exemple, il existe une relation entre les pans de la jaquette du danseur et les « rubans » qui  flottent sur les épaules des danseuses, ou encore entre les moustaches de l’un et la lèvre de l’autre, et aussi entre les nœuds des chaussures des danseuses et la moustache du chef d’orchestre ainsi qu’avec les luminaires de gauche.
    Nous pouvons aussi remarquer que même la doublure blanche du chapeau du danseur joue un rôle dans l’articulation de la composition. On peut alors constater que la couleur des cheveux du chef d’orchestre et du contrebassiste est assortie à la couleur de leurs jaquettes.

    ...Une démarche nouvelle...
    L’artiste fait preuve d’une démarche tout à fait singulière. Fondée sur le pointillisme (plus exactement sur le divisionnisme) et liée à l’impressionnisme, la technique de Seurat fait en même temps valoir un style personnel. Considérée comme sa seule relation au néo-impressionnisme, son œuvre serait coupée de l’ambiguïté formelle qui la fonde et dont elle tire peut-être l’essentiel de son pouvoir de fascination.
    Ce tableau fait alors preuve d’une maitrise et d’une technique complexes. En réalité, le peintre souhaitait obtenir une réponse scientifique au problème de la couleur, qu’il obtint grâce aux ouvrages de théoriciens comme E. Chevreul.

    ...Une oeuvre de rupture...
    L’Œuvre que nous présentons est alors en rupture avec l’art de l’époque mais il serait une sorte de charnière, annonçant les mouvements à venir. C’est ainsi que Seurat emploie un concept novateur dans l’utilisation de la couleur. Dans Le Chahut, la facture très libre est visible par l’abondance des touches qu’utilisent l’artiste. Mais l’œuvre finale que présente Seurat dispose de touches plus fines et plus rapprochées par rapport aux nombreuses études pour le tableau. Dans ceux-ci les « coups de pinceau » sont plus épais et sont plus éloignés les uns des autres. Pour la toile définitive, les couleurs sont toujours appliquées par touches successives, s’associant pour créer une teinte. Mais elles sont si minutieusement disposées qu’elles s’effacent au profit du sujet. De plus, l’artiste emploie une quantité de « traits » plus ou moins compacte, créant ainsi des variations de luminosité et de ton.

    ...fin...
    Pour conclure, Georges Seurat a dit : « L’art c’est l’harmonie. L’harmonie, c’est l’analogie des contraires (contrastes), l’analogie des semblables (dégradés) de tons, de teintes et de lignes. Le ton, c’est-à-dire le clair et le sombre. La teinte, c’est-à-dire le rouge et sa complémentaire, l’orange et le bleu, le jaune et le violet. La ligne, c’est-à-dire les directions sur l’horizontale. »
    L’artiste a alors réalisé un véritable coup de maitre en alliant avec grâce les principes et les théories de Charles Henry, et les recherches d’E. Chevreul aux sujets et à l’approche stylistique de Chéret.
    Il atteint par là l’apogée de son art, avec un tableau où il représente une scène de la vie nocturne de Paris en nous laissant pénétrer dans sa propre vision, comme par une fenêtre intime. Ce tableau est alors novateur pour l’époque, et annonce déjà les mouvements à venir dans l’art. Ses nombreuses recherches l’ont conduit à un art presque parfait dans la liaison entre peinture et science.

     


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  • gogh-21Van_Gogh-lanuitetoileeRF_1975_19_edited

    Il faut tout d’abord savoir qu’un des points importants de la vie et de l’œuvre de Vincent Van Gogh est qu’il était presque totalement inconnu de son vivant. Cette non reconnaissance de son travail est aujourd’hui attribuée à l’incompréhension que recevait son art au XIXe siècle.
    Pourtant il est connu dans notre société actuelle comme l’un des plus grands peintres que l’histoire a pu apprécier.
    Vincent Van Gogh est né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, en Hollande. Vincent Van Gogh est aujourd’hui connu de tous, malgré une grave maladie, l’artiste ne s’est pratiquement jamais arrêté de peindre. Son œuvre a ensuite était utilisée comme source d’inspiration pour le fauvisme et l’expressionnisme.
    Au départ cette Nuit Étoilée servait d’étude pour Vincent Van Gogh. Il s’agit d’une œuvre nocturne peinte par l'artiste, sur le motif. Il y emploie des couleurs pures et éclatantes, le bleu y tient une grande dominante, ainsi que le jaune.
    On voit dans cette toile une nuit parsemée d’étoiles, au dessus d’un cours d'eau, le Rhône. Au premier plan se trouve un couple de paysans ainsi que 3 embarcations accostées à la rive. Tandis que dans le fond du tableau la ville de Arles se dévoile. Sur le Rhône, on peut voir se refléter les lumières de la ville ainsi que la douce lueur des étoiles.
    Malgré une faible intensité lumineuse on peut dire qu’il émane du tableau une sensation de lumière calme et apaisante.

    Importance des détails
    La Nuit étoilée sur le Rhône de Vincent Van Gogh représente un paysage nocturne. Ce paysage est alors retranscrit d’une manière réaliste de la part de l’artiste.
    Vincent Van Gogh était fasciné et passionné par les cycles de la nature ainsi que par l’existence humaine. Comme il le dit lui-même dans cette phrase qui résume sa passion : « Souvent il me semble que la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour ».
    On sait aussi que Vincent Van Gogh se consacrait avec passion à l’astrologie et à l’astronomie. Cette passion est visible dans la réalité dont fait preuve l’artiste pour représenter le ciel étoilé dans ses toiles. Dans cette œuvre, on peut alors penser que l’artiste cherchait à lire sa destinée ainsi que du réconfort dans les astres.
    Aussi les nombreuses lectures et connaissances que possédaient Vincent Van Gogh sont perceptibles dans l’association poétique de la tombée du jour avec les temps modernes et la nature, ce qui témoigne de l’influence littéraire qui inspirait l’artiste.
    En utilisant une touche pâteuse, rythmique et construite dans cette œuvre, Van Gogh montre qu’il appréciait aussi les paysages modernes des impressionnistes avec leurs touches rapides et spontanées.
    L’action de peindre de jour, avec une quantité considérable de lumière n’impose pas les mêmes contraintes que pour peindre de nuit (où la luminosité est beaucoup plus faible). Pour trouver les couleurs adéquates, pour évoquer l’ambiance nocturne, les artistes font face à une difficulté nouvelle.
    C’est pourquoi la nuit de l’œuvre de Vincent Van Gogh n’est surement pas aussi bleue que l’artiste ne la représente.
    Nous pouvons alors dire que Van Gogh, avec la Nuit étoilée sur le Rhône, atteint un haut niveau de perfection dans la représentation du ciel nocturne.
    Dans ce tableau, l’ambiance poétique est très présente. La vision même d’une nuit étoilée est une référence en matière d’ambiance lyrique. Cette inspiration poétique caractérisée par le ciel et alors renforcée par la couple d’amoureux présent au premier plan. Les amoureux qui se baladent sont un thème qui revient souvent chez Vincent Van Gogh.
    La réfection de chaque étoile et de chaque lueur de la ville sur le Rhône provoque une image magnifique et nous montre un paysage merveilleux et enchanteur, comme peuvent le montrer d’autres œuvres plus classiques et traditionnelles.

    Dimension poétique
    Après les nombreuses études sur la vie et l’œuvre de Vincent Van Gogh, nous sommes en mesure de dire que l’artiste avait un véritable besoin de peindre, comme source de guérison. Ainsi Van Gogh pouvait sentir les puissantes forces de la nature, qui lui confèrent un sentiment d’éternité et qui apporte aux hommes une consolation par rapport à la réalité quotidienne. C’est pourquoi de nombreuses de ses toiles représentaient des paysages, des marines ou encore la labeur de la vie paysanne.
    C’est en réalisant ses œuvres que Vincent Van Gogh s’échappe de son quotidien, et c’est ce qu’il lui permet de lutter contre la maladie. En effet les paysages qu’il peint lui apporte la paix, le réconfort et surtout l’espoir d’un futur meilleur.
    Cette œuvre nocturne qu’il peint ici vient donc d’une volonté de quitter son quotidien, il souhaite ainsi s’enfuir vers les étoiles qui occupent presque la moitié de la toile, elles paraissent présentement calmes et reposantes.
    L’artiste a exprimé très tôt un désir de peindre un ciel étoilé. Cette envie est manifestée dans les lettres que Van Gogh adresse à son frère Théo et à un ami dès 1888. Dans cette correspondance, la nuit est qualifiée de catalyseur de réflexions philosophiques, religieuses et poétiques par Vincent Van Gogh.
    Dans cette nuit étoilée de Vincent Van Gogh, l’artiste associe le ciel à l’infini, mais aussi à la convivialité et à l’espoir. Ce tableau serait alors une interrogation sur l’avenir mais aussi sur « le modèle utopique du salut de l’humanité ».

    De l'imaginaire au réel
    La couleur bleue dispose d’une importance particulière. Ainsi elle est la teinte qui domine dans l’œuvre et qui sert à rendre compte la nuit. La difficulté de retranscrire l’obscurité provient du manque de luminosité ambiante. De ce fait, la nuit que nous montre Vincent Van Gogh n’est surement pas du même bleu qu’il ne la représente. L’utilisation du  bleu est aussi très intelligente de la part de l’artiste, pour une raison simple : cette teinte ne perd jamais d’intensité, qu’elle soit appliquée claire ou foncée. L’emploie de cette couleur est donc une solution audacieuse que choisit Van Gogh. Pour retranscrire une ambiance nocturne, l’artiste devait faire face à des problèmes concrets, c’est pourquoi, afin de nous montrer les détails de son œuvre, les contrastes sont accentués. Il utilise alors une palette extravagante pour lui permettre de représenter une scène plus détaillée.
    Les gammes chromatiques employées, et la palette singulière permettent alors de rendre compte plus en détail des contrastes et permet de mieux apercevoir les pourtours des différents éléments de la composition.
    Dans ce tableau, Van Gogh arrive à nous montrer de nombreux détails grâce à l’emploi de couleurs exagérées par rapport à la vérité. C’est donc avec l’utilisation de contrastes accentués et des couleurs qui ne se rapporte pas réellement à la réalité que Vincent Van Gogh arrive à nous montrer la beauté de cette nuit étoilée.
    Les couleurs jouent un rôle important dans la composition, même si le jaune et le bleu dominent l’œuvre.

    Conclusion
    Nous pouvons donc dire que Vincent Van Gogh, à travers une représentation personnelle et qui lui est propre, cherche à trouver la manière appropriée pour retranscrire les émotions que lui inspire la nature, en nous présentant toute la spiritualité qui en émane.
    Il donne ainsi une ambiance poétique à la nuit étoilée, qui lui sert pour se distancer de la vie quotidienne et donner à la réalité un charme particulier.
    C’est donc ce coté lyrique que possède la nuit qui permet à l’artiste de s’échapper quelque peu de sa maladie. La nuit, ainsi associée à l’infini et à l’espoir, est donc une échappatoire pour Van Gogh. C’est dans la précision qu’il accorde aux détails qu’il se rassure et lui donne de la sécurité.
    Ce tableau sert alors à poser une interrogation sur l’avenir, mais aussi sur le salut de l’humanité.
    Nous avons aussi vu que les couleurs légèrement fantaisistes servent au réalisme et donc à rendre compte d’une manière concrète la véritable Nuit étoilée.


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  • autoportrait au col de foururre durer

    Il s’agit d’une huile sur bois de tilleul. Cette peinture est conservée à l’Alte Pinakothek de Munich. Cette œuvre est peinte par Albrecht Dürer (né le 21 mai 1471 - mort en 1528 à Nuremberg). On peut attribuer de manière certaine cette œuvre à Dürer grâce au monogramme présent à la droite du personnage représenté. Cette signature est accompagnée de la date de réalisation de l’œuvre, ce qui permet de la dater et de l’attribuer avec certitude.

    - Aspect général -
    Cet autoportrait représente un homme, jeune. Il s’agit d’une représentation de Dürer, donc d’un autoportrait. Celui-ci figure le peintre dans une attitude simple, calme et élégante. Le personnage est transposé de face, regardant le spectateur droit dans les yeux. Cette pose frontale de l’artiste laisse voir son corps en buste. La silhouette se détache du fond sombre par la teinte brune de l’habit dont est vêtu l’artiste. Son visage est clair, il est encadré par une chevelure de longues mèches dorées et bouclées, qui reposent sur les épaules de l’artiste. Aussi la construction du tableau est triangulaire, ce qui renvoie à un caractère sacré, celui de la Trinité. Enfin, la disposition du buste prend toute la largeur du tableau.

    - Rendu de la matière -
    Ensuite nous pouvons constater une harmonisation des couleurs dans toute cette œuvre. Dürer est habillé d’un manteau brun clair, sa chevelure est dorée et son teint clair se concilient doucement et harmonieusement avec le fond noir et neutre du tableau. C’est ainsi que l’artiste est vêtu d’un costume d’époque à col de fourrure. Pour ce qui est de la réalisation, le rendu des matières est très réel est poussé. Dürer est en effet connu pour sa perfection dans la représentation des matières, et de toutes les nuances des textures. Cette huile sur bois est donc un grand témoin de la maitrise exceptionnelle de l’artiste.
    Nous pouvons voir que la peinture est éclairée d’une douce lumière qui provient de la gauche du tableau et qui laisse la partie droite dans la pénombre. Cette éclat de lumière accentue des parties précises du personnage. C’est ainsi que le front, les yeux, la chevelure et surtout la main droite du peintre sont comme soulignés par la lumière dorée. Celle-ci n’est pas trop vive, elle se fond dans l’atmosphère cuivré du tableau, tout en s’harmonisant avec le reste de la composition.

    - Une image sacrée -
    Nous pouvons remarquer que malgré la posture centrale du personnage, sa main droite apparait tout de même au premier plan. On voit notamment que cette main possède des doigts courbés qui reposent sur le col de Dürer. Cette position particulière rappelle de manière certaine le geste sacré de la bénédiction.
    Du point de vue iconographique, Albrecht Dürer se livre avec ce tableau à une véritable réflexion sur l’acte même de peindre et sur le statut que peut avoir le peintre. C‘est alors que l’identification à la figure du Christ peut s’expliquer par une exaltation de la puissance créatrice du peintre, et en conséquence comme une reconnaissance du caractère divin de son pouvoir de création qui s’exprime à travers la main de l’artiste.

    - Un artiste qui aime à se représenter -
    Albrecht Dürer a très tôt fait preuve d’une certaine attirance pour les représentations de lui-même. C’est pour cela que de nombreux autoportraits de Dürer sont actuellement connus. Nous pouvons à l’heure actuelle affirmer que l’artiste aimait se représenter car il pouvait ainsi perfectionner son art et sa technique. L’avantage que représente cette quantité d’autoportrait est la connaissance quasi-parfaite que l’on peut faire de l’apparence physique du peintre.
    Bien que les autoportraits précédents que fait Albrecht Dürer veuillent montrer combien l’artiste était fier de son apparence physique et cherchait à se distinguer avec une légère vanité, celui étudié ici donne de Dürer une image toute différente.

    - Conclusion -
    L’autoportrait au col de fourrure de Dürer est alors une véritable innovation dans la manière de représenter et de se représenter. Ainsi l’artiste, à une époque charnière, commence de plus en plus à se demander qu’elle est sa place dans la société.
    C’est aussi avec cet autoportrait que Albrecht Dürer veut souligner le caractère divin de son art qu’il qualifie de « don de création », en se représentant à l’image du Christ dans une composition solennelle et hiératique.


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  • MENZEL - die giesserei



    De son vrai nom Adolf Friedrich Erdmann von Menzel, Adolph Menzel est né à Breslau, le 8 décembre 1815 - et il meurt à Berlin, le 9 février 1905.
    Menzel est issu d’un milieu modeste. Il se fait le chroniqueur de la nouvelle ère industrielle, qu’il retrace avec sensibilité et réalisme dans toute son œuvre. Menzel se rattache au pré-impressionnisme par sa touche qui rappelle Pissaro mais aussi au naturalisme par son style très atmosphérique et soucieux du détail, tant dans la représentation des personnages que des objets et de la nature. Il est l’un des piliers fondateurs de ce mouvement impressionniste. Mais par le sujet de cette œuvre, on pourrait le rattacher au réalisme qui voulait représenter la réalité de l’époque. Pourtant malgré la touche de Menzel, le tableau s’apparente bien à l’impressionnisme. Il s’agit en effet d’un des courants plus modernes du réalisme. Menzel a peint La fonderie en 1875.

    Une œuvre relatant de l’industrialisation croissante d’une époque.
    L’Œuvre représente des ouvriers pendant leur travail. Dans ce tableau, l’artiste représente différentes attitudes que l’on peut rencontrer. Certains, au premier plan central, travaillent ; d’autres dans l’angle droit sont en train de faire une pause. La branche de métiers représentée est celle relative à la fonderie (comme l’indique le titre de l’œuvre). C’est alors que Menzel nous montre un corps de métiers artisan et manuel, et contrairement à la coutume de l’époque, il n’idéalise pas le travail ouvrier. Face à nous, nous avons alors des travailleurs en activité, et l’on voit la réalité de ce travail pénible.
    On remarque que les hommes présents dans la scène ne sont pas reconnaissables spécifiquement. On les identifie alors à leur métier et il est impossible de les nommer. Menzel met ainsi en valeur l’anonymat du simple ouvrier du XIXe siècle. Il a alors choisit de représenter un groupe de personnes, si nombreuses qu’il est par exemple impossible de reconnaitre chaque homme présent au fond du tableau. Adolph Menzel souhaite plus nous montrer une catégorie de personnes plutôt qu’une personne en particulier. Les hommes représentés sont alors confondus avec leur travail, comme si il s’agissait de leur identité.

    Une certaine confusion surgit de la toile. La représentation est extrêmement saturée à cause de l’accumulation de personnes et d’objets en nombre important. Aussi de la vapeur est présente dans toute la scène, celle-ci met en place une ambiance lourde et pesante qui contribue à montrer la pénibilité du travail. Et c’est aussi à cause de la faible intensité lumineuse que l’on se retrouve face à une impression que les hommes travaillent durs, de plus les personnages sont agglutinés près du four, seule source de lumière mais qui signifie aussi « chaleur », le travail est donc difficile et les conditions sont extrêmes.
    Cette représentation indistincte et complexe participe donc à montrer la réalité sociale de la vie d’un ouvrier du XIXe.

    Une touche qui rompt avec l’académisme.
    Qu’est-ce que l’académisme ? Il s’agit de l’enseignement que dispense l’académie des beaux-arts du classicisme au romantisme. Bien sur ce système est plus connu en France, mais il existait aussi dans toute l’Europe. L'académisme se caractérise par un intérêt pour les thèmes historiques, religieux ou mythologiques. Leur but est alors de réaliser des œuvres dites « achevées », où l’imagination est mis à part.
    Dans l’œuvre d’Adolph Menzel, nous sommes face à une représentation qui tend à s’éloigner de cet académisme de l’époque. L’Œuvre peut paraitre à première vue brouillon, inachevée ou même inintéressante à l’époque. Les personnages et les silhouettes ne sont pas définis clairement, les corps se mélangent et l’image parait flou. De plus l’artiste se concentre sur l’ambiance que peut créer une lumière particulière. Se sont les jeux d’ombres qui nous permettent de distinguer les formes. La touche aussi ne correspond pas à ce que veut l’académie, elle est rapide et apparait par endroits. Le sujet n’est pas non plus commun à l’époque, Menzel s’intéresse ici à la réalité quotidienne et non à un sujet mythologique ou historique. Il montre alors l’avancée technologique de son temps.
    La scène représentée est donc novatrice par rapport à ce qui se fait à l’époque. Elle tend à rompre avec l’enseignement académique pour aller vers une représentation plus réaliste.

    Pour conclure.
        Adolph Menzel est considéré comme l'un des plus grands peintres allemands du XIXème siècle. Il a crée une œuvre d'une étonnante richesse et d’une grande diversité. En tant que peintre d'histoire, il a su évoquer la vie de cour au temps de Frédéric le Grand. Mais il est aussi un peintre de son époque, il s'est intéressé à des aspects jusqu' alors négligés de la réalité : comme les paysages urbains, les premiers chemins de fer, les ouvriers dans les forges…
    Dans cette œuvre, Menzel veut donc peindre une atmosphère et non quelque chose, ni quelqu’un de particulier. Il met alors en avant une réalité sociale et celle d’un métier précis qui tend à définir l’industrialisation croissante comme quelque chose où l’homme tendrait à disparaitre.




     


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